POUR NOUS C’EST NON !
Alors que des milliers de professionnels manifestaient à Paris et en régions contre la
suppression du régime spécifique d’assurance chômage des intermittents du spectacle,
Ségolène Royal s’est illustrée le 27 février en déclarant qu’on pouvait leur demander
d’aller dans les écoles, les hôpitaux en échange de leurs allocations chômage.
Mme Royal devrait savoir que toute l’année, des professionnels donnent des
représentations, montrent des films dans les écoles, les hôpitaux, les crèches, les
maisons de retraite et dans bien d’autres lieux encore.
Cela s’appelle un travail et il est et doit être rémunéré en tant que tel, comme pour tous
les autres salariés. Les artistes et techniciens du spectacle engagés par intermittence
ouvrent droit, sous certaines conditions draconiennes, à une indemnisation chômage.
Ces indemnités ne sont pas une aumône en échange de laquelle on exigerait d’eux un
travail bénévole. Il s’agit bien de droits sociaux basés sur des cotisations.
La campagne de presse tapageuse du MEDEF, de la CGPME, de l’UPA et autres cercles
patronaux tourne court - voir à l’imposture - au regard des chiffres y compris ceux de la
cours des comptes : nous avons amplement démontré que les professionnels du
spectacle ne sont pas des privilégiés et que le déficit de l’UNEDIC n’est pas dû a leurs
annexes (qui pèsent 3.5% des effectifs pour 3.5% des dépenses) mais aux politiques
patronales qui favorisent la précarité à tout va dans l’ensemble du régime
interprofessionnel d’assurance chômage.
Dans sa région, Mme Royal ferait mieux d’augmenter les crédits consacrés à la culture.
Elle créerait ainsi de précieux emplois eux-mêmes générateurs de cotisations sociales.